Le 30 juin 2023, l’astéroïde 2022-AE1 passera très près de notre planète. Voici comment on l'a repéré, pourquoi il représente un danger et pourquoi, finalement, une catastrophe qui aurait pu être semblable à celle de la Toungouska sera évitée.
Le 6 janvier 2022, dans le cadre de son programme de recherche Catalina Sky Survey, la NASA a repéré un astéroïde de 70 mètres situé à une distance de 1,3 million de kilomètres de la Terre, soit un peu plus de 3 fois la distance Terre-Lune. Mais c'est aussi 115 fois moins que la distance Terre-Soleil, pour vous donner un petit ordre d’idée. À cause de son diamètre de 70 mètres et à cause de sa proximité avec la Terre, il a rapidement été analysé comme un objet pouvant être dangereux. La NASA le nomme 2022-AE1. Sur l’échelle de Turin, qui sert à catégoriser les astéroïdes selon leur niveau de dangerosité, il a été classé au niveau 1, comme « objet à surveiller ».
Selon l’échelle de Turin, le niveau 0 est le plus bas, et le niveau 10 le plus haut. La plupart des astéroïdes connus à ce jour sont de niveau 0, c’est-à-dire qu'ils représentent seulement des risques mineurs. Il est donc plutôt rare de rencontrer un astéroïde d’un niveau autre que 0, malgré le nombre d’astéroïdes qui sont détectés chaque année. La puissance estimée de l’astéroïde 2022-AE1 serait d’environ 10 mégatonnes en cas de collision avec la Terre.
10 mégatonnes : un choc similaire à l'événement de la Toungouska
Notre rencontre théorique avec 2022-AE1 est fixée au tout début du mois de juillet 2023. Si elle se produisait, son impact et les dégâts qu’elle causerait seraient semblables à l’événement de la Toungouska, qui avait eu lieu le 30 juin 1908. L’événement s’était produit en Sibérie centrale. Les témoignages nous racontent que vers 7 heures du matin un objet trop brillant pour être vu à l’œil nu traversa le ciel avant de se désintégrer. L’explosion fut entendue à 1.000 km de la zone d’impact. Cet impact a généré un séisme de magnitude 5 qui fut ressenti jusqu’aux États-Unis, soit à plus de 9.000 km de là.
Dans un rayon de 40 km autour de la zone centrale de l'impact, on ne retrouva plus rien, tout était dévasté. Dans un rayon de 100 km autour de la zone centrale, de forts dégâts furent constatés. La puissance de l’explosion avait été de 12 mégatonnes, soit 3 fois plus que l’explosion de la centrale de Tchernobyl, en Ukraine, en 1986.
Géocroiseur Apollon
Le programme Catalina Sky Survey qui a repéré 2022-AE1 est un programme de recherche d’objets géocroiseurs développé et mis en place par la NASA. Mais qu’est-ce qu’un objet géocroiseur ? C’est un astéroïde ou une comète qui se trouve dans notre système solaire et dont l'orbite autour du Soleil l'amène vers l’orbite terrestre et le rapproche de la Terre.
L’astéroïde 2022-AE1 est plus précisément un géocroiseur de la famille des Apollon. Les astéroïdes sont classés dans la famille des Apollon s'ils possèdent les deux caractéristiques suivantes :
• leur demi-grand axe (la moitié du plus long diamètre de leur ellipse) est strictement supérieur à 1 unité astronomique, soit environ 150 millions de kilomètres ;
• leur périhélie (le point de leur orbite le plus proche du Soleil) est inférieur à 1,017 unité astronomique, soit environ 152,5 millions de kilomètres.
2022-AE1 répond à ces deux critères. Son demi-grand axe est en effet de 1,47 unité astronomique et son périhélie est de 0,66 unité astronomique.
Pour en savoir plus
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