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De l’Uranium dans nos fusées.

Comme vous le savez, la nouvelle convoitise de la conquête spatiale est la planète rouge.

Qui dit nouvel objectif, dit nouveaux moyens. C’est comme ça que la NASA a abordé dernièrement son nouveau projet : l’énergie nucléaire pour amener l’Homme sur Mars. Plus légère, plus efficace mais surtout plus puissante, cette énergie serait la seule à permettre d’envisager un vol habité vers Mars.

Un voyage Terre-Mars

En effet les chiffres sont flagrants, un réacteur nucléaire est deux fois plus efficace que les propulseurs chimiques actuels. Une poussée de 100 000 Newtons durant laquelle un atome d’Uranium irait deux fois plus vite en deux fois moins de temps qu’un atome d’hydrogène. L’utilisation de ce carburant permettrait d’alléger considérablement la masse d’un vaisseau, et de fait, d’augmenter ses capacités en terme de vitesse.

Pour un voyage Mars-Terre, cela pourrait réduire le temps de trajet de moitié. Finalement on pourrait effectuer une mission complète comprenant un trajet aller-retour, en 500 jours contre les 900 minimums qu’il faudrait avec l’énergie chimique classique. En cas d’urgence absolue on pourrait même interrompre une mission et rapatrier les astronautes après leur arrivée sur Mars.

Même si la propulsion chimique reste adaptée pour des missions classiques Terre-Lune, il est complétement illusoire de croire qu’elle serait utilisable pour une mission martienne habitée.

Bien que les ingénieurs de la NASA soient très enjoués à cette idée qui, de part l’aspect technique, n’enfreint aucune législation, l’utilisation de l’énergie nucléaire dans nos fusées soulève beaucoup de questions.

Le lancement

La plus grande inquiétude, qui est aussi la plus évidente, serait de voir le lanceur exploser lors du décollage. Un scénario catastrophe du type Challenger en 1986, qui ici disperserait des particules radioactives sur une zone de rayon indéterminé.

Ou encore qu’à la suite du lancement le réacteur nucléaire retombe brutalement au sol créant des réactions pouvant déclencher une explosion inimaginable.

Cependant, rassurez-vous, afin de garantir la sécurité et de contrer ces potentiels scénarios, les ingénieurs ont tout prévu. De l’aspect le plus technique comme des matériaux absorbant les neutrons à l’aspect le plus logistique comme un déploiement de fission nucléaire en orbite seulement, tout a été pensé et réfléchi pour pouvoir réagir à tous types de situations.

Les radiations

Comment conditionner les matériaux ainsi que les composants électroniques afin qu’ils supportent les radiations émises par un moteur fonctionnant à la fission nucléaire ? De plus une fois que les moteurs seront lancés à plein régime, ils chaufferont les réservoirs. Une trop grande surchauffe de l’hydrogène liquide contenu dans les réservoirs pourrait créer des surpressions et donc conduire à l’explosion du vaisseau. La NASA travaille d’ores et déjà sur un moyen d’évacuer la chaleur afin d’éviter ce genre de problèmes.

Qu’en est-il alors de l’équipage ? N’oublions pas que l’utilisation de cette énergie seraient utiliser surtout sur des vols habités. Déjà soumis au rayonnement cosmique et au rayonnement solaire, les astronautes devront aussi supporter un champ continu de neutrons et de rayonnement gamma provenant de leur propre vaisseau ?

Encore une fois les ingénieurs se veulent rassurants, un bouclier en hydrure de lithium devrait pouvoir bloquer facilement les radiations et protéger les astronautes.


L’agence spatiale américaine s’est donc déjà pleinement penchée sur la question et semble avoir déjà contrée beaucoup des problèmes que pourrait soulever l’utilisation de l’énergie nucléaire dans nos fusées. Cependant, les questions les plus complexes sont celles qui relèvent de l’éthique. Malgré les multiples précautions prises en amont, faire fonctionner une fusée à la fission nucléaire n’est pas anodin.

Il est possible que le plus grand défi dans ce nouveau projet soit finalement de justifier son acceptabilité.



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