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L'aviation au service de l'humanitaire



	Nous nous sentons tous concernés par les différents évènements qui se déroulent à travers le monde : la guerre en Ukraine, les crises sanitaires comme Ebola ou encore le covid. Nous nous sommes demandés : quelle est la place de l’aéronautique lors de ces évènements ? 


Nous nous sommes donc intéressés à Aviation Sans Frontières (ASF), une association engagée dans diverses missions à l’étranger et sur le territoire français.

Nous avons contacté Jean-Yves Grosse, l’ancien président de l’association et aujourd’hui vice-président dirigeant responsable des opérations aériennes d’Aviation Sans Frontières pour nous présenter l'association.


 




 

Qu’est-ce qu’ASF et quelle est sa mission ?

“ASF est une association qui a été créé par trois pilotes d’air France en 1980, dont l’objectif est de mettre l’aérien au service de la logistique humanitaire.”

C’est une association qui effectue diverses missions. À l’international, ASF accompagne, chaque année, des centaines d'enfants malades qui sont en urgence médicale pour les faire opérer en Europe. Elle achemine des produits de première nécessité en faveur des populations les plus démunies, et accompagne des réfugiés vers leur nouveau pays d’accueil après que l'OIM (Organisation Internationale des Migrations) leur ait obtenu le droit d’asile.

“Ça a toute suite commencé par des avions, des petits avions qui permettent de rejoindre les terrains de brousses.”

Leur mission principale est d’utiliser des petits avions capables d’aller sur des terrains de brousse. Elle a aussi d’autres activités telles que l’accompagnement des enfants malades pour qu’ils soient opérés en Europe ainsi que l’accompagnement des réfugiés. Elle est aussi engagée sur le territoire français grâce à deux missions principales : les Ailes du sourire qui permettent à des jeunes socialement isolés et à des personnes handicapées de découvrir l’univers de l’aéronautique. Les Ailes de l’avenir qui permettent à des collégiens et des lycéens de découvrir le milieu aérien grâce à des journées de sensibilisation dans les établissements scolaires.


Quels avions utilisez-vous ?


ASF utilise deux Cessna Caravan, car ce sont “des avions de brousse”. Les aéronefs sont mis à rude épreuve lors de leurs missions car certains terrains sont sinueux et sont donc uniquement accessibles par ce type d’avion. Les terrains sont toujours rectilignes, mais la surface peut être très irrégulière. En plus de toutes ses qualités techniques, il a un autre atout, son prix.

“Le Cessna Caravan a l’avantage d’être relativement accessible en prix, d’être un avion robuste, plutôt simple à entretenir.”

ASF a une flotte uniforme ce qui leur permet de limiter les coûts de maintenance et de formation des équipages et des mécanos.

“C’est infiniment plus simple d’avoir une flotte homogène”.


Avez-vous effectué des modifications sur la flotte ?


« On vient de rentrer un nouvel avion, un Cessna Caravan de dernière génération. Il n’est pas encore inscrit sur notre CTA ».

NB: Un CTA est un certificat de transporteur aérien qui permet d’assurer des missions de transport. En France, il est délivré par la Direction de la Sécurité de l’Aviation Civile (DSAC) et doit être renouvelé tous les 2-3 ans.

« On a eu des remarques sur le vieillissement de nos machines », impliquant un plus grand nombre d’arrêts pour remplacer des pièces et des équipements, ce qui engendre un impact sur la régularité et les coûts. Jean-Yves Grosse nous explique également qu’ils ont dû faire des choix audacieux.

« On a choisi de ne pas avoir des équipements à bord parce que ça pèse sur la charge offerte »

Cela rend le dépannage plus compliqué. Afin d’avoir un entretien le plus optimal possible, il y a certains points de vigilance sur les moteurs, les trains d’atterrissage et les pneumatiques. De plus le choix a surtout été de prendre un avion sans dégivrage, inutile pour des opérations en Afrique ce qui permet un gain de l'ordre de 80 kilos, ce qui équivaut à un passager.



ASF envisageait également de remplacer le second avion, cependant à cause du Covid, le prix du marché a beaucoup augmenté.




Comment choisir où intervenir ?


Pour choisir le lieu des prochaines interventions, c’est tout un questionnement géopolitique qui se pose. Faut-il choisir un pays francophone ou anglophone ? Tout en se fixant des limites de sécurité, il faut aussi un pays avec une administration compétente,

“où la corruption ne soit pas trop universelle”, et que l’accès à des visas ne soit pas trop complexe. ASF décide d’intervenir sur des crises de longue durée car il faut que l’avion ait un avantage déterminant.

"Où la corruption ne soit pas trop universelle"

De plus ASF se questionne sur l'évolution possible de leur mode d'intervention : devenir un acteur local, par une filiale ou une association "fille", dans un pays africain, pour sortir du mode d'intervention directe.



Les avantages d’intervenir en avion ?


Les interventions se déroulent dans des zones recluses qui peuvent être dangereuses. L’avion permet de se déplacer plus facilement et rapidement. Le trajet par voie aérienne permet d’économiser entre 12 à 24h de trajet par rapport à la voie terrestre. Mais il y a aussi l’aspect de la sécurité : les bénévoles peuvent être rapatriés s’il y a un danger.

L’avion joue donc un rôle majeur dans le bon déroulement des opérations humanitaires, sur la sécurité du personnel en évitant les groupes armés et les coupeurs de route mais aussi en effectuant un rapatriement sanitaire rapide.



Comment nous pouvons aider ASF ?

Des bénévoles peuvent se porter utiles sur plusieurs activités. Comme l’accompagnement des enfants malades mais pour cela il faut bénéficier des tarifs préférentiels auprès des compagnies aériennes.

Les étudiants peuvent être bénévoles pour encadrer les activités, comme celles des Ailes du sourire ou les Ailes de l’avenir.


Votre action pour la crise en Ukraine ?


Concernant la guerre en Ukraine, ASF s'est impliquée dans l'accompagnement de réfugiés vers leur lieu d'accueil en France. « On a aussi collecté du matériel, des médicaments, et là, on s’est appuyés sur la Protection Civile pour l’acheminement » vers la Pologne. « On a un partenariat avec l’IHP qui nous fournit des médicaments »



 

Grâce à Aviation Sans Frontières c’est presque 900 enfants qui ont pu se faire opérer en Europe, 1620 réfugiés qui ont été accompagnés dans leur nouveau pays d’accueil, 14 tonnes de fret contenant des produits de première nécessité et plein d’autres belles actions. Vous pouvez soutenir ASF grâce à des dons d’argent ou de temps en tant que bénévole.


Voici leur site internet: Aviation Sans Frontières


Merci à Aviation Sans Frontières pour leur disponibilité et leur aide.



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