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Apollo 1 : L'histoire d'une tragédie

En janvier de cette année les États-Unis ont commémoré les 45 ans d’un terrible évènement qui continue encore aujourd’hui à exercer une influence sur le monde du spatial.

Si le programme Apollo, visant à amener l’Humanité sur la Lune, est aujourd’hui reconnu comme un succès, il faut noter qu’il a connu des débuts tumultueux, et ce dès ce qui était censé être sa première mission habitée en 1967, la mission AS-204 ou, plus communément connue sous le nom de mission Apollo 1, dont l’équipage a malheureusement péri pendant la phase de test.

Plusieurs évènements présagent la fin tragique connue par Virgil Grissom, Edward White et Roger Chaffee, les trois astronautes désignés pour la mission AS-204.


Photo de l’équipage principal de la mission Apollo 1. De gauche à droite : Edward White, Virgil Grissom et Roger Chaffee. - Source : NASA



Les membres de l’équipage avaient par ailleurs exprimé des craintes quant à la possibilité que le module de commande prenne feu auprès du manager du Bureau du Programme des Engins Spatiaux Apollo.

Suite à la livraison du module au Centre Spatial Kennedy, plus de 700 modifications et révisions furent réalisés sur le module de contrôle et ce après que les éléments inflammables eurent été retirés de l’intérieur du module. Le système de support de vie fût envoyé en réparation à deux reprises à cause de mal fonctionnements et de fuites.

Parodie du portrait officiel envoyé par les trois astronautes au directeur du Programme Apollo pour exprimer leurs craintes vis-à-vis de la navette. – Source : NASA


Le 27 janvier 1967, le jour de l’accident, l’équipage devait réaliser un "plugs-out" test. Il s’agissait d’une répétition en vue du lancement durant laquelle les réservoirs de la fusée étaient à vide. Plusieurs perturbations ont eu lieu durant le test causant des arrêts répétés. Au bout de cinq heures, précisément à 18h30m54s (heure locale), une surtension dans le circuit électrique a été constatée. Dix secondes plus tard, White annonce qu’un feu s’était déclaré, Chaffee signale quelques secondes plus tard que l’incendie avait grandi, avant que les communications soient interrompues. L’augmentation rapide de la pression causée par la combustion des gaz dans le vaisseau empêche les astronautes de tirer la trappe pour pouvoir s’échapper. L’accident se révèle donc fatal pour les trois astronautes.


L’intérieur de la cabine après l’incendie – Source : NASA


Parmi les causes majeures de l’incident, on retint la présence d’objets inflammables dans la capsule, la présence d’oxygène pur à une pression plus élevée que la pression atmosphérique mais surtout le fait qu’un câble fût à nu à proximité du système de refroidissement d’eau de la capsule. Tous ces éléments ont été propices à ce que le feu se répande rapidement dans la capsule. Le fait que la NASA ait conçu la trappe comme deux portes, une s’ouvrant vers l’intérieur (impossible durant l’accident à cause de la pression) et l’autre vers l’extérieur, couplé à la pression a définitivement scellé le sort des astronautes.


La seule conséquence positive de cet accident désastreux c’est d’avoir engendré une refonte de la sécurité des navettes spatiales aux États-Unis. Tout d’abord, le taux d’oxygène dans l’atmosphère de la capsule pendant les tests au sol a été réduit de 100% à 34%, diminuant ainsi massivement les risques d’incendie.

Ensuite, les matériaux composant les capsules ont été retravaillés : les matériaux sont depuis soumis à des tests d’inflammabilité et sont choisis de manière à rendre les murs de la capsule plus épais pour résister à la pression.

L’enquête réalisée à la suite des évènements a révélé que l’accès au site pour les équipes médicales n’était pas optimal : aujourd’hui l’accès est facilité.

Enfin, le design de la trappe a été repensé : les deux portes aux sens d’ouvertures contraires n’en font maintenant plus qu’une qui s’ouvre vers l’extérieur.

Si les possibilités d’accidents sont fortement réduites de nos jours, le risque n’est jamais nul. L’innovation en termes de sécurité est perpétuelle et, si on peut s’estimer heureux qu’elle se fasse dans la majorité des cas sans casse, il ne faut pas ignorer les échecs qui nous permettent de progresser ne serait-ce que pour honorer la mémoire de ceux qui en ont été victimes.


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