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Histoire et Futur des Bombardiers d'eau

Nous avons tous en tête le Canadair comme un gros avion à hélices jaune, capable de larguer des tonnes d’eau sur les feux de forêts. Pourtant, Canadair désigne seulement un constructeur aéronautique canadien. Un constructeur responsable à ses débuts de la production d’avions de chasse !


Le groupe s’est reconverti dans les avions bombardiers d’eau en 1963 lors d’une réunion du conseil National des recherches du Canada qui révéla l’absence d’un avion dédié à la lutte aérienne anti-incendie. Canadair produit dans un premier temps le Canadair CL-215. Peu de temps après sa mise en service, en 1969, le Québec et la France, premiers clients, furent entièrement satisfaits des résultats du bombardier d’eau. Et quelques années plus tard, les deux pays firent une demande de modernisation auprès de Canadair. Encore aujourd’hui, c’est le Canadair CL-415 qui domine le marché des avions bombardiers d’eau en Europe.

Le Canadair CL-415 est un avion d’une longueur de 20 mètres avec une capacité d’emport de 6 100 litres d’eau. Il est capable d’amerrir sur des plans d’eau ou en mer pour un échoppage de 12 secondes. L’avion est apprécié des pompiers et des pilotes par sa manœuvrabilité et sa grande précision à faible vitesse et en basse altitude.

Aujourd’hui, la Sécurité Civile française, en plus de ses 12 CL-415, opère 5 Dash 8 Q400 en version bombardiers d’eau (MRBET) et 3 Tracker S-2FT devenant vieillissants. L’été 2022 a été un révélateur du manque de moyens de la Sécurité Civile. La France a dû recourir aux aides des Canadair CL-415 Italiens et Grecques pour combattre les feux de forêts.

Face au manque de moyens et des besoins de plus en plus fréquents, les Etats Européens s’interrogent sur les alternatives à la flotte actuelle de bombardiers d’eau.


Plusieurs solutions existent déjà actuellement. La France était en discussion avec la Russie pour l’éventuel achat de Beriev 200 testé d’ailleurs en 2018 par la Sécurité Civile. Cependant, la guerre en Ukraine qui a débuté en février 2022 a fait annuler le projet. La seule solution actuelle est le "Canadair Japonais" ShinMaywa US-2 que le Japon avait tenté de vendre précédemment à la France. Mais cette vente n’a pas abouti.

Avec le manque d’appareils, nous n’avons pas à ce jour, de solution adaptée et prête à être adoptée. Voilà pourquoi la France et l’Europe s’orientent plutôt vers des projets en cours de développement, qui pourraient convenir davantage aux nécessités opérationnelles actuelles.


Pour le court terme, la société AKKA basée à Toulouse développe actuellement un système de kit adapté aux avions militaires comme l’Airbus A400M. Ce kit ne nécessitera pas de modifications de l’avion et permettra un largage de 20 tonnes d’eau. Un avantage à cette solution est la possibilité d’effectuer des vols de nuit grâce à l’A400M contrairement aux autres bombardiers. Cependant, l’Armée de l’Air et de l’Espace utilise déjà ses A400M sur de nombreuses missions militaires et ne semble pas en disposition d'effectuer des missions de lutte anti-incendie.

Pour le long terme, la France et l’Union Européenne ont demandé le renouvellement des CL-415 actuels. C’est en août 2022, au salon de Farnborough, que Canadair a présenté son futur bombardier d’eau, le DHC-515, débouchant sur une commande de 22 exemplaires de l’Europe. Pourtant, il est possible que la France se tourne vers d’autres propositions très sérieuses si le DHC-515 ne répond pas aux demandes. La Chine est en train de lancer le plus gros avion amphibie du monde se rapprochant de la taille des avions de ligne. Également, le projet le plus innovant en termes de bombardiers d’eau est de loin le projet belge Roadfour Seagle. L’avion au look agressif serait équipé de foils lui permettant d’écoper 12 tonnes d’eau par fortes mers et dans toutes les conditions. En termes de technologies ce dernier serait à la pointe, équipé de glass cockpit.

Nous pouvons conclure que la demande d’avions bombardier d’eau est de plus en plus forte notamment à cause du réchauffement climatique. Si, historiquement, Canadair a su répondre et s’adapter parfaitement aux attentes des pays dans ce domaine, des alternatives pertinentes se dessinent aujourd’hui. Certaines optent pour le côté pratique ne nécessitant pas de nouvel avion, tandis que d’autres s’orientent vers le développement d’un nouveau bombardier d’eau concurrent du futur Canadair.


Bibliographie :










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